Un ratio de couverture de 70%, est-ce trop ou insuffisant ?

"Votre façon de faire au sein de votre entreprise, en ce qui a trait à la gestion des risques de devises, commence par une verbalisation de votre attitude à l’égard du risque [1]. Voici 2 questions avec lesquelles débuter votre réflexion."

Votre façon de faire au sein de votre entreprise, en ce qui a trait à la gestion des risques de devises, commence par une verbalisation de votre attitude à l’égard du risque. Voici 2 questions avec lesquelles débuter votre réflexion.

Votre objectif est-il systématiquement de réduire votre risque à 0 ?

Votre objectif est-il de systématiquement tenter d’avoir un meilleur taux de change, i.e. préférez-vous maximiser les opportunités, quitte à payer pour en cas de mouvement adverse ?

Entre ces deux extrêmes, une position plus confortable pour votre compagnie peut être déterminée. En somme, la vraie question est plutôt : est-ce que vous voulez, à divers degrés, profiter des mouvements de taux de change favorables pour engranger des profits et ainsi gonfler votre marge bénéficiaire ? La clé, ou le point le plus important dans la réponse est « à divers degrés ». Plus vous voudrez profiter d’un mouvement de change favorable, plus vous serez exposé en cas de mouvement adverse.

Mais qu’entend-on par divers degrés ? Ou autrement dit quel devrait être votre ratio de couverture ?

La tolérance au risque

Vos objectifs stratégiques doivent être alignés avec la tolérance au risque de votre entreprise. Plus vos buts sont agressifs, plus votre tolérance à accepter le risque doit être élevée. Votre tolérance au risque vous guidera vers « le degré » adéquat pour votre entreprise.

La tolérance est une relation fonctionnelle entre la capacité financière de votre entreprise à prendre des risques et votre volonté de les prendre. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, il y a votre réponse.

Les facteurs à considérer lorsque vous déterminez votre tolérance à prendre des risques, que ce soit au niveau des devises, ou de tout autre risque sont :

(1) Le niveau de contrôle dont vous disposez,

(2) l’incidence ou la conséquence sur votre entreprise,

(3) la probabilité que ce risque se concrétise

(4) l’expérience et l’expertise ou autrement dit, le temps que vous pouvez y consacrer et les ressources qui vous sont facilement accessibles dans la gestion de ce risque.

Par exemple, des expériences positives et une efficacité soutenue dans la gestion d’un risque, permettent d‘envisager avec confiance une prise de ce risque. La disponibilité du capital peut permettre d’absorber plus facilement une perte sans trop mettre en danger la performance globale de votre entreprise. La disponibilité de données en temps réel et leur transformation en information pour prendre des décisions et les compétences des employés sont des facteurs importants qui influencent « le degré » auquel vous voulez exposer vos marges bénéficiaires.

Tolérance et risque de change

Les mouvements des taux de change sont plutôt imprévisibles, ils se comportent comme des variables aléatoires : aucun contrôle n’est à espérer sur cette variable. L’incidence possible sur votre compagnie peut se mesurer en utilisant le concept d’étendue du risque [2]. En moyenne sur un mois, depuis 1991, le USDCAD varie de 4 cents ou 40 000 CAD par million de chiffre d’affaires mensuel aux États-Unis [3] ; il est donc fort probable qu’un mouvement mensuel de cette amplitude puisse se concrétiser. On peut également utiliser la volatilité [4] comme mesure d’incertitude. On estime que le dollar canadien (CAD), par exemple, vis-à-vis le dollar américain (USDCAD) a une volatilité annuelle historique de +/- 8,2% autour de sa moyenne et, par conséquent, dispose d’une fourchette annuelle des valeurs possibles de plus 21 cents canadiens [5]. Les ressources et le temps dont vous disposez pour gérer ce risque doivent être à la base du « degré » auquel vous voulez exposer vos marges car les devises bougent rapidement et fréquemment et souvent avec de fortes amplitudes. L’entreprise ne peut se permettre d’être réactive, elle se doit d’être préparée.

Par exemple, avez-vous à votre disposition des outils vous permettant de synthétiser et actualiser l’ensemble des informations pertinentes en un seul endroit afin de vous donner une vision claire des sources de la variabilité de votre performance sur votre reste à faire et, donc, un meilleur contrôle sur « le degré » de variabilité auquel vos marges sont exposées?

Il est crucial de bien comprendre et de définir le montant de risque que votre entreprise est capable de prendre et, également, de pouvoir définir le risque qu’elle veut tolérer pour ultimement déterminer le montant de risque qu’elle veut prendre.

Pour ce faire, Trois questions utiles, dont les réponses sont propres à chaque entreprise.

(1) Quelle est votre capacité à gérer une perte ? La source de vos revenus et leur constance ainsi que vos autres sources de liquidité sont à la base de votre capacité.

(2) Quelle est votre disposition à tolérer le risque ? C’est un aspect plus émotionnel. Pensez à la dernière fois où vous avez géré une perte : comment avez-vous réagi ? Quel est ce montant limite que vous n’êtes pas prêt à dépasser pour atteindre vos objectifs peu importe votre capacité.

(3) Qu’avez-vous à gagner en acceptant ce risque ? Ou dit autrement, qu’êtes-vous prêt à perdre pour avoir la possibilité de gagner 1 $ ?

En gestion du risque, la seule mauvaise réponse est celle de votre voisin !

Suivez-nous sur LinkedIn, dans un prochain article, le concept de tolérance sera incorporé à la construction de votre budget afin de valider votre choix de ratio de couverture.

(1) Voir article faux dilemme

(2) Voir article « Qu’entend-on par l’étendue du risque? »

(3) C’est plus de 25 % de vos profits qui sont à risque si, par exemple, votre entreprise fait un profit de 150 000 CAD par million de chiffre d’affaires mensuel (40 000 CAD / 150 000 CAD)

(4) Voir l’article « Risque de change : Comment tenir compte de la volatilité dans sa gestion?»

(5) Voir l’article « Deux marchés, une mesure ? Comment évaluer le risque de change caché au budget ? »

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