Inflation vaincue ou pause dans les hausses de taux d’intérêt pour éviter une récession?

Augmentation rapide des taux d’intérêt, de l’inflation et des dettes publiques

Le FMI, lors de sa récente réunion, s’inquiète de l’inflation et de la quantité de dettes que les gouvernements ont accumulées et de la croissance du service de cette dette dans un contexte haussier de taux d’intérêt. L’obligation du trésor américain d’une maturité de 10 ans est à son plus haut depuis 2008 et, ce n’est qu’un exemple car plusieurs autres gouvernements sont dans cette zone de taux en hausse rapide et d’endettement élevé.

Est-ce que l’immobilier reviendra nous hanter?

Certains mastodontes en Chine ont déjà dû rééchelonner des paiements d’intérêt et des remboursements.  Après des hausses de plusieurs points de pourcentage des taux hypothécaires, qu’adviendra-t-il de la capacité de paiement et de consommation du consommateur?

Et puis il y a la politique et la guerre

Un contexte géopolitique qui ne cesse de se tendre.  Qu’adviendra-t-il en Ukraine et au Moyen-Orient?  Que se passera-t-il sur les chaines d’approvisionnement?

Et nous pensions que les taux de change étaient volatiles …

Certes, les taux de change sont intrinsèquement imprévisibles mais dans ce contexte il est encore plus évident que toute prédiction à leur sujet est la dernière chose sur laquelle on devrait fonder des décisions commerciales.  Tout au plus, la prévision peut devenir le point de départ d’un scénario de taux de change dans D-Risk FX ou d’une conversation avec notre équipe pour vous aider à réduire les risques liés à vos opérations commerciales à l’international.

L’effet valeur refuge

Le cycle haussier des taux d’intérêt des banques centrales est près de sa fin.  Les taux d’intérêt plus élevés aux États-Unis et le statut de valeur refuge du dollar américain l’ont renforcé face à (presque) toutes les autres monnaies au troisième trimestre.

Au cours du dernier trimestre, le marché des devises a essayé de prévoir le niveau des taux d’intérêt pour lequel les banques centrales estiment qu’elles ont fait le nécessaire pour contrecarrer l’inflation.

Bref, le dollar américain s’est raffermi sans relâche

En fait, l’EUR/USD est descendu tranquillement sans presqu’aucun soubresaut au cours du trimestre (1 EUR : 1,09 USD à 1,057 USD).  La Livre sterling a pris le même chemin du mouvement lent et long à la baisse (1 GBP = 1,31 USD à 1,21USD).

Le dollar canadien (CAD) a également suivi ce chemin mais avec plus de soubresauts (de 1 CAD = 0,76 USD à 0,73 USD) tandis que le PESO mexicain (MXN) passait de 1 USD =16,5 MXN à 18,25 MXN.  En Asie, le YEN japonais a cédé du terrain au USD également (1 YEN = 0,00725 USD à 0,0066 USD).

Les banques centrales

À l’exception de la banque centrale européenne, qui a relevé son taux directeur à 4,5%, la banque d’Angleterre (5,25%), la Fed des États-Unis (5,5%), la Banque Centrale Canadienne (5,25%) ont maintenu leurs taux directeur à leur dernière réunion respective.

Les résultats des différentes réunions à venir de banques centrales, et les données économiques publiées sur les principales places financières seront scrutés à la loupe et pourraient modifier rapidement ce statut quo.

Déjà, à la suite de la croissance des prix à la consommation, la banque centrale japonaise a surpris le marché la semaine dernière en relevant le plafond du rendement des obligations à 10 ans de 0,25 % à 0,5 %.  Les taux hypothécaires ont augmenté reflétant l’inflexion de la politique très accommodante de la Banque du Japon.

Et l’inflation, vaincue ou toujours mordante?

L’Allemagne a connu une baisse de son inflation. Elle est passée sous la barre des 6%, une première depuis l’invasion de l’Ukraine. L’Italie et la France se maintiennent autour de 5%.  Globalement, le mouvement est également dans la bonne direction, l’inflation européenne sur 12 mois est passée de plus de 10% à tout près de 4%.  L’inflation en Angleterre a diminué sur 12 mois également, passant de plus de 11% à 6,7 %.  Elle demeure cependant, la plus élevé en Europe et elle baisse moins rapidement que ces partenaires européens.

Aux États-Unis, l’inflation (3,7%) s’est un peu accélérée en même temps que les dépenses de consommation à la fin du troisième trimestre, toutefois l’inflation ex-nourriture et énergie est légèrement à la baisse. La FED annonce un retour de l’inflation sur sa cible de 2% au cours des prochains mois.

Au Canada, après être passé de 2,8% en juin à 4% en aout, l’inflation s’est montrée a 3,8% en septembre.  Une baisse encourageante à la suite du cycle haussier des taux d’intérêt initié par la banque du Canada. La Banque indique poursuivre sa politique de resserrement quantitatif pour le moment.

Toutefois, ces niveaux sont encore deux à trois fois l’objectif de 2 % de la plupart des Banques Centrales. De nouvelles hausses de taux d’intérêt devaient être envisagées.

Et l’économie dans tout ça?

L’économie américaine s’avère plus forte alors que celle de la Chine est plus faible qu’anticipée. La croissance européenne s’est encore ralentie. Globalement, l’inflation baisse dans la plupart des économies à mesure que les goulets d’étranglement des chaines d’approvisionnement se résorbent et que la baisse de la demande, induite par la hausse des taux, atténue les pressions sur les prix.

Toutefois, les banques centrales surveilleront la persistance de l’inflation. La descente doit continuer, sinon hausse de taux d’intérêt.  Globalement, l’économie s’est ajustée aux hausses précédentes sans trop montrer de signes de ralentissement prononcé. Si cette récente poussée sur les taux est suffisante, l’hypothèse d’un « soft landing » devient réaliste.  Cependant, si l’inflation persiste et que les taux d’intérêt reprennent à la hausse, la résilience de l’économie sera durement testée dans les mois à venir.

Même si les données récentes sont positives pour les perspectives économiques, la récente flambée de violence au Moyen-Orient présente un risque de baisse de la croissance et un risque fort de hausse de l’inflation

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